article du ouest France : http://www.ouest-france.fr/el-nino-le-corail-menace-de-son-pire-episode-de-blanchiment-3752274
Des chercheurs vient d’annoncer que la résurgence d’El Niño pourrait provoquer, en 2016, le pire épisode de blanchiment corallien jamais recensé.
Les scientifiques de l’université du Queensland (Australie) et de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) sont inquiets. Dans une étude fraîchement publiée, ils estiment que le célèbre courant chaud équatorial du Pacifique El Niño provoquera, l’an prochain, un épisode de blanchiment corallien jamais observé.
Un impact dont on comprend l’ampleur lorsque l’on sait que la disparition des récifs coralliens cause un impact très important sur l’écosystème marin, car ceux-ci fournissent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. La Grande Barrière de Corail australienne devrait d’ailleurs être particulièrement touchée par cet épisode de blanchiment sans précédent.
Décoloration et insuffisance en apports nutritifs
« Si la situation continue de s’aggraver, la Grande Barrière de Corail va subir un blanchiment généralisé, avec la mortalité que cela entraîne, soit la conséquence la plus fréquente de l’élévation des niveaux de températures de la mer », déclare ainsi le directeur de l’Institut du changement global de l’Université, Ove Heogh-Guldberg. La hausse de la température provoque, en effet, un phénomène de dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration et entraîne une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort.
Lors du premier épisode de blanchiment global recensé, en 1998, où les récifs coralliens de soixante pays tropicaux avaient été affectés, « plus de la moitié » de la Grande Barrière de Corail, classée au patrimoine de l’Humanité, avait été touchée, et « entre 5 à 10 % des coraux » avaient alors succombé. Cette même Grande barrière avait, en revanche, été épargnée par le second épisode, survenu en 2010, « en raison de tempêtes qui avaient soulagé le stress provoqué par la chaleur ».
El Niño 2016, l’un des plus intenses dans les annales
Mais le récif australien pourrait ne pas avoir autant de chance en 2016, quand se produira donc le troisième épisode de blanchiment corallien jamais observé, annoncé plus ravageur que les deux premiers. Le courant El Niño, réapparu en mars, devrait effectivement persister jusqu’au printemps 2016 et pourrait être l’un des plus intenses dans les annales, estiment des scientifiques américains.
Pour rappel, la Grande Barrière de Corail, une étendue de 345 000 km2, compte quelque 3 000 systèmes récifaux et un millier d’îles tropicales. Elle a évité de justesse d’être placée par l’Unesco sur sa liste des sites en péril et Canberra œuvre à un plan de préservation sur 35 ans.